Villa Urbaine durable / Les Grands ateliers de l'Isle-d'Abeau

"Matériaux et développement durable"/ 8/1/2003

Bois et développement durable

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En guise d'introduction, rappelons que la perspective d'un développement durable suppose un scénario de rupture par rapport à nos modes de vie et de production.

Cela demande notamment des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2010 :

  • Engagement de l'Europe : réduction de 8%,
  • Engagement de la France : maintien à un niveau équivalent.

En ce qui concerne le Bâtiment qui représente 25% des émissions de CO2 et 46% des consommations d'énergie, les réponses françaises à ces engagements sont :

  • la Loi sur l'Air (décembre 96),
  • la réglementation thermique RT 2000,
  • le plan national Habitat - Construction - Développement durable,
  • la démarche HQE et ses 14 cibles,
  • des actions pour favoriser l'utilisation du bois.

Le bois a des vertus dans ce débat comme matériau de construction. Il y a :

  • le fait qu'il soit renouvelable et renouvelé, si la forêt est gérée de façon durable. Or la forêt française est en croissance. Dans ce contexte, les certifications forestières se développent : PEFC - FSC ; en décembre 2002, 11 régions ont été certifiées PEFC, soit 600 000 ha ; fin 2003, ce seront 6 Mha.
  • le fait qu'il absorbe pour croître le gaz carbonique (CO2) dont, par la photosynthèse, il relâche l'oxygène en stockant le carbone.

La forêt fonctionne ainsi comme un « puits de carbone ». On peut dire qu'1 m 3 de bois représente 1 tonne de CO 2 qui a été absorbé et stocké. L'arbre à maturité laissé en forêt se décompose en fin de vie, le CO 2 absorbé pendant la croissance retournant vers l'atmosphère.

Si on le récolte : lorsque de nouveaux arbres poussent, le CO 2 continue d'être absorbé, et lorsque le bois est utilisé, le carbone reste fixé dans ses fibres.

Les constructions peuvent former ainsi un lieu de "stockage" durable et ce, pour une quantité importante. On a là un système qui permet assez rapidement de stocker du CO 2 .

  • le fait qu'il ait un faible coût énergétique

C'est le matériau qui demande le moins d'énergie pour être mis en oeuvre.

La consommation énergétique de transformation, pour sa mise sur le marché, est faible : bois massif : 2 MJ/kg ; lamellé collé : 3,2 MJ/kg (en comparaison, le béton : 4 MJ/kg, l'acier : 21 MJ/kg, le PVC : 63 MJ/kg, l'aluminium : 74 MJ/kg).

Le bois est un matériau facilement valorisé en fin de vie :

  • en réutilisation, le bois massif, sous la forme de pièces, peut être retravaillé,
  • en recyclage, le bois permet de fabriquer des panneaux de particules,
  • en énergie, son incinération ou sa combustion en simple chaudière bois, selon les cas, permet une restitution de CO 2 « biomasse ».

Parmi les points en amélioration, citons la gestion de la forêt et le développement de produits adjuvants à faible impact environnemental pour la préservation, la finition et le collage du bois.

Ces avantages sont à l'origine du « Plan Bois Construction Environnement » qui est engagé aujourd'hui :  

  • son objectif est d'augmenter d'un quart l'emploi de bois dans la construction d'ici 2010 ; autrement dit, il s'agit de passer de 10 à 12,5 % en termes de parts de marché bois,
  • ce plan vise une économie de 7 Mt CO 2 , soit 14 % des engagements de la France à Kyoto,
  • un accord cadre "Bois Construction Environnement" a été signé par huit ministères, l'Adème et neuf organisations professionnelles du secteur bâtiment et du secteur bois,
  • « une charte - des engagements » ont été définis,
  • des actions sont engagées sur différents fronts : communication, marché, formation, recherche, compétitivité, réglementation et normalisation.