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Précisions sur les énergies en phase d'étude |
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L'équipe du projet « La Galva-Pontigou », à Quimper, propose une étude comparative de deux sources d'énergie :
Pour rappel, le programme de cette opération réunit 7 logements locatifs PLUS et 15 logements en accession. L'étude a montré que la solution de la PAC a un amortissement qui la rend caduque par rapport à la solution classique de la chaudière gaz (pour être plus précis, le coût d'installation de l'une est approximativement le double de l'autre, soit un surcoût de 7500 euros HT environ par logement, pour faire gagner une économie de 110 euros par an en matière d'exploitation). Seules des subventions permettent de la justifier financièrement - d'autant qu'il s'agit de petits logements (et de petits jardins dont l'aspect souffrirait de la présence des forages) -, mais une telle démarche n'écornerait-elle pas le souci de reproductibilité du projet et sa performance économique ? Cependant, l'équipe ne se déclare pas forfait vis-à-vis de l'approche géothermique « basse température », proposant de remplacer l'option de la sonde verticale par celle d'un capteur horizontal (ou chauffage dit « géosolaire »), moins onéreuse. Elle est convaincue qu'à l'avenir, des solutions globales pourront remettre en piste la Pac selon le coût et le mode de production de l'énergie électrique nécessaire à son fonctionnement. Des précautions lui paraissent également à prendre sur les rendements de Pac annoncés par les fabricants, vu le manque de retour à ce jour et les inconnues qui règnent sur la qualité et le maintien du forage vertical sur près de 100 m. L'équipe du projet « Villas Pélissier », à Rouen, en est encore au stade des études générales
L'équipe s'est fixée - avec les deux représentants de GDF qui l'assistent comme partenaires - l'objectif d'obtenir une performance supérieure à la Nouvelle Réglementation Thermique 2000. Rappelons que le programme comprend ici 35 logements locatifs sociaux et 24 logements en accession et que la superficie du terrain a été augmentée pour y intégrer une crèche. Si elle en reste encore à des réflexions sur le choix à faire parmi les techniques les plus adaptées, l'équipe rencontre déjà une difficulté du fait que les deux maîtres d'ouvrage réunis dans l'opération n'ont pas forcément la même optique : comme bailleur social, LOGISEINE privilégie l'emploi du chauffage collectif gaz, alors que, comme promoteur privé, CIR Promotion valorise en premier lieu le chauffage électrique individuel, sinon, mais de façon moins fréquente, le chauffage individuel au gaz naturel. Chaufferie collective gaz ou chaudière individuelle gaz .Le fait d'opter pour un chauffage collectif suppose de savoir en déterminer le seuil de rentabilité. Mais celui-ci présente un avantage indéniable dans le sens où sa maintenance est centralisée. Par rapport à l'individuel, il présente également l'avantage de la réversibilité, dans le cas de changement de type de production de chaleur. Au niveau de la flexibilité enfin - un point incontournable de Villa Urbaine Durable -, il offre une possibilité de faire évoluer les cloisonnements entre les logements, permettant notamment de réunir deux logements du fait de la boucle à eau chaude déjà existante. La chaudière individuelle à production d'eau chaude sanitaire est une solution possible en terme de technique gaz. En outre, elle répond aussi à l'attente du promoteur privé dans le sens où chaque accédant sera propriétaire de sa propre chaudière, ce qui est un argument de vente quand on sait combien la formule du chauffage individuel est plébiscitée par les Français, favorables à l'individualisation des charges. Il existe des possibilités d'avoir des contrats de 10 ans sur la maintenance d'une chaudière individuelle. D'autre part, le pilotage de l'installation est facilité par un thermostat d'ambiance et des robinets thermostatiques. Le fait qu'une chaudière soit individuelle peut inciter par ailleurs l'individu à réduire ses consommations, ce qui va dans le sens des économies d'énergie à trouver actuellement. Le choix que doit arrêter l'équipe de maîtrise d'oeuvre suppose de savoir comparer et évaluer le « pour » et le « contre » de chaque solution. Un autre objectif de la consultation est de donner les moyens nécessaires à l'architecte pour qu'il puisse hiérarchiser les problèmes, ce qui demande une réflexion sur le logement, sur le mode de vie dans celui-ci et sur toutes les réglementations dans le domaine, etc. A Rouen, l'une des caractéristiques du projet est son ouverture à la lumière, impliquant des surfaces vitrées importantes... ce qui demande de trouver des solutions avant de faire des choix. Pour les représentants de GDF, à la 1 ère étape que constitue l'identification des solutions techniques succède une 2 ème , consistant à lancer des études thermiques avec l'objectif de base de vérifier le respect de la RT 2000 tant au niveau des consommations - le C consommation - qu'au niveau du calcul du U pour vérifier le respect des résistances minimales. Mais même s'il est déjà envisagé dans le projet de RT 2005, l'effort de réduction de 8 % par rapport au C que l'on prend comme référence habituellement sera seulement abordé ; il ne s'agira pas d'un niveau de performance à atteindre. Une autre piste consiste à évaluer la performance des systèmes et des matériaux sur les plans à la fois de l'énergie et du coût. Il est question de mesurer la pertinence des choix de matériel via des systèmes de chauffage ESCS / Ventilation, également le système de gestion de l'installation du bâtiment. Il s'agit aussi de réfléchir, en terme de pertinence de choix, sur les matériaux via le système de vitrage et d'isolation thermique. A l'étude thermique et aux choix de systèmes et de matériaux, s'ajoutera une approche du coût global énergétique du bâtiment avec la prise en compte de l'investissement mais aussi des éléments du bâtiment liés au système de production énergétique, ainsi que l'aspect coût de l'entretien des installations de maintenance. Rentrent en compte également dans ce coût global les frais d'exploitation. La durée de cette étude sera à définir avec le Bet. Un des participants de la journée a confirmé combien il trouvait intéressant le rapprochement d'un promoteur privé comme CIR Promotion - qui fait plutôt le choix de l'électricité - et un maître d'ouvrage social qui est plus habitué à la notion de coût global et pour qui le gaz trouve sa justification sur le long terme dans le logement social. Pour un promoteur privé, le fait de rentrer dans une logique de coût global lui demande déjà de savoir comment il va pouvoir vendre ce coût global. Et ce d'autant plus qu'il aura aussi à vendre la HQE en recherchant une image architecturale différente de ce qu'il produit d'habitude. Par le travail qui reste à faire, l'équipe a aussi l'ambition de s'approprier la RT 2000, tous les opérateurs de la construction ne connaissant pas forcément celle-ci de manière détaillée : il y a un travail pédagogique qui va être fait avec l'aide de GDF, ce qui a conduit à opter pour le choix d'un chauffage collectif gaz par micro chaufferie, avec l'objectif de maîtriser les dépenses d'électricité. La question du coût globalL'étroitesse ici du champ d'intervention, puisque il s'agit d'opter entre deux techniques gaz, impliquait d'avoir une étude comparative très fine, réalisée en « coût global ». C'est permettre de voir par exemple si, par rapport à une étude en euro constant, les phénomènes d'inflation monétaire changent les données initiales. Car il ne faut pas assimiler une étude en coût global au simple empilage d'un investissement, de charges d'entretien et de coûts d'exploitation. C'est un empilage où, en fait, ce qui va être réinvesti au fil du temps doit être corrigé de manière à correspondre à la valeur d'aujourd'hui. On parle alors de valeur actualisée nette. C'est à dire que toute dépense en dehors de celle de l'investissement que l'on fait actuellement est ramenée à la valeur d'aujourd'hui par un jeu de coefficients qui prennent en compte l'inflation et le loyer de l'argent. Les adages qui courent selon lesquels, en période d'inflation, il faut s'endetter, relèvent de cette étude-là. S'il n'est pas conseillé d'investir en période de non inflation, des calculs établis avec des coefficients adéquats, réalistes, montrent qu'en période d'inflation, ce que vous allez payer plus tard ne coûte pas grand chose aujourd'hui ; ce qui revient à dire que vous pouvez investir très fort, vous endettez très fort parce que la valorisation de ce que vous allez payer après va revenir à faible coût aujourd'hui. Autrement dit, si vous n'investissez pas dans un matériel très performant, il y aura un retour de boomerang par la suite. A l'inverse, en période telle que celle que nous vivons aujourd'hui - avec une inflation et un loyer de l'argent faibles -, le surinvestissement pèse très lourd. On n'arrive pas à s'en sortir. L'exemple de la PAC qui demande un temps de retour de 68 ans sans subvention est tout a fait de cette nature là. Dans le Bâtiment, on a cette tradition de travailler uniquement en terme d'investissement comme le font généralement les promoteurs privés. Quant à ceux qui travaillent déjà en coût global, ils le font malheureusement par empilage, avec une vision fausse de cette notion. Car ils n'introduisent ordinairement dans leur calcul ni le loyer de l'argent, ni l'inflation. Il n'y a pas un industriel qui se permet de faire ce type de bévue quand il choisit un investissement. Tous les industriels travaillent en valeurs actualisées nettes, y compris avec leurs partenaires EDF et GDF, et le plus souvent en demandant des calculs actualisés. L'objectif d'un promoteur privé est de ne pas se soucier de l'après-vente, ce qui l'incite plutôt à privilégier une installation de chauffage électrique. Patrick Martin souhaite qu'à partir du moment où l'on travaille sur ces questions d'énergie - bien que l'on ait beaucoup d'incertitudes sur l'évolution des tarifications du coût de l'énergie -, les décisions soient prises comme le feraient des investisseurs du type industriel, c'est à dire en coût global, même si les chiffres bougent facilement dès que l'on en modifie les coefficients. C'est vraiment de la gestion pure et simple du bon investissement. Il n'y a que comme cela que l'on peut opérer de façon satisfaisante. C'est un thème qui a beaucoup hanté le Ministère de l'Equipement avant de s'arrêter, il y a 20 ans, parce que cela a paru complexe, mais cela revient d'actualité. Cela consiste à prendre aujourd'hui une décision avec des éléments dont on dispose, et cela en ramenant à aujourd'hui toutes les valeurs qui nous permettent de faire ce choix. On ne peut pas considérer que, dans dix ans, l'entretien lourd qu'il faudra commencer à faire sur une chaudière individuelle coûtera le même prix qu'aujourd'hui. C'est faux. Si l'inflation est forte, le prix de la chaudière individuelle que vous paierez dans dix ans reviendra peut-être, en caricaturant, au triple en valeur actualisée nette. On a là une donnée qui va peser très lourd. A l'inverse, s'il n'y a pas d'inflation et si le loyer de l'argent est cher, ce prix baisse beaucoup quand vous le ramenez au temps d'aujourd'hui. Donc, le fait de considérer ce chiffre en valeur actualisée nette demande de beaucoup investir maintenant s'il y a de l'inflation. Cela ne coûtera rien à celui qui investit de récupérer sa mise de fond parce que le loyer de l'argent sera toujours inférieur à l'inflation. Et puis, derrière, la situation implique que ce que l'on devra faire dans dix ans va coûter très cher en valeur actualisée nette. Dans la période que nous vivons actuellement, c'est l'inverse. Patrick Martin est persuadé que les vendeurs d'énergie travaillent aussi en coût global et qu'ils adoptent des tarifications qui tiennent compte de cela. Ils savent très bien le faire avec des industriels . «On est sur un problème de tarification sous-jacent mais important, étant donné la tarification de l'énergie électrique qui est supérieure à celle du gaz.» On se rend compte qu'il se joue une bataille entre les différents distributeurs d'énergie ... Pour les représentants de GDF, l'ouverture du marché de l'énergie dans des délais proches aura certainement une incidence sur le prix de l'énergie. Il s'agit d'un paramètre difficile à prendre en compte dès maintenant dans les études de coût global. C'est difficile de pouvoir mettre un taux d'évolution du prix de l'énergie. De façon théorique, on peut supposer qu'un taux autour de 2,5 % paraît raisonnable sur 30 ou 40 ans, par exemple, mais cela reste néanmoins complètement aléatoire. Peut-être que dans 4 ou 5 ans, on en saura un peu plus qu'aujourd'hui sur l'évolution des prix. Patrick Martin, constatant combien le gaz a tendance à baisser et l'électricité à monter, évoque quant à lui l'idée d'une courbe dans laquelle les écarts pourraient se creuser, sachant toutefois que la libre initiative ne saurait être tout à fait laissée. Il y a des effets de temporisation, surtout dans le sens des hausses : pour les baisses, elles sont toujours favorables. Autre remarque émanant de l'un des représentants de GDF : au moment de l'ouverture du marché de l'énergie, il faudra tenir compte du fait que le prix du gaz naturel et celui du baril de pétrole sont étroitement liés l'un à l'autre. Or demain, cela ne sera plus forcément la même méthode. Il y aussi la parité de l'euro par rapport au dollar. Ce sont beaucoup de critères et d'incertitudes qui rentrent en compte. Une seule chose semblesûre : la réserve de gaz représente encore 70 ans au minimum d'exploitation alors que le pétrole pourrait être épuisé dans 30 ans. L'équipe de maîtrise d'oeuvre du projet « La villa cache son garage », à Digne-les-Bains, se propose de comparer cinq solutions
L'équipe a choisi de réfléchir en terme de coût global, voyant là une occasion d'expliciter cette notion très intéressante comme outil d'aide à la décision pour le choix des modes de chauffage. Toutes ces solutions sont étudiées en terme d'investissement et de temps de retour. Le programme comprend 14 logements locatifs PLUS et 14 logements en accession, en deux ensembles bien distincts. Les 5 solutions à comparer sont :
Patrick Martin présente des tableaux permettant de raisonner sur le cas de Digne en terme de coût global. Sur le premier tableau, on voit une étude en temps de retour simple, c'est à dire que l'on fait la différence entre le coût d'investissement et le nombre d'années d'exploitation nécessaires pour l'amortir. Le temps de retour de l'individuel gaz / électricité, est inférieur à un an :
On observe ici pour la Pac un temps de retour de 27 ans, meilleur que celui établi par l'équipe du projet de Quimper (68 ans). Ce chiffre est important alors que l'eau de la Bléone est bonne et abondante. Par ailleurs, le collectif reste plus long à amortir que l'individuel. D'autre part, on élimine la solution individuelle électrique, à Digne, pour des raisons de culture locale défavorable. Jamais personne n'y achèterait un logement avec du chauffage électrique. Cette étude en euro constant sur une durée de 30 ans se traduit donc par le fait que, avec un entretien régulier sur 30 ans, l'individuel gaz passe derrière le collectif gaz et l'électrique reste en 5 ème place. Qu'est-ce qu'un temps de retour simple ? Cela veut dire que l'on ne se préoccupe pas d'une quelconque prise en compte d'inflation. On se livre à la même étude en euro constant. Mais pourquoi choisir une durée de 30 ans ? C'est grossièrement le temps d'amortissement du PLA (il y a aussi les racheteurs qui prennent souvent des emprunts à 20 ans, on a pris 30 ans pour prendre la durée la plus longue). On intègre dans le calcul la remise à niveau à 15 ans et à 30 ans du matériel. Pour simplifier le calcul, on a considéré que l'on changeait au bout de 15 ans les chaudières individuel gaz dans l'option 4 et les convecteurs dans l'option 5. La remise à niveau de la PAC, du groupe absorption gaz et du collectif gaz se fait ici à 30 ans, chiffre corroboré par des expériences régulières dans les installations. Le montage est un peu différent. Le cumul se fait sur une exploitation totale, sur 30 ans. On arrive ici à un coût global où ce n'est pas l'individuel gaz qui arrive en premier, encore moins l'électricité (qui arrivait devant). C'est le collectif gaz qui passe devant ; le second est le groupe absorption gaz ; le troisième devient la PAC ; le 4ème, l'individuel gaz ; le 5ème, l'électrique. Sans prendre en compte d'autres facteurs, on peut perturber l'étude en coût global pour qu'elle ne donne pas tout à fait strictement les mêmes choses. On continue en effet de simuler en introduisant une inflation à 2 % et une actualisation à 4 %. Pour une dépense régulière d'entretien sur 30 ans, le coefficient correspondant est de 22 et quelques, c'est à dire un chiffre inférieur à 30. Il ramène les choses qui se passent dans 30 ans à la valeur actuelle. C'est donc favorable de ne pas investir maintenant puisque le chiffre est inférieur à la durée. A 15 ans, on obtient 0, 747 et à 30 ans, 0, 559. Tout ce que l'on ne va pas faire aujourd'hui prime. Le choix d'une PAC comme organe régulateur est fortement défavorisée par exemple. Autre calcul un peu différent : lorsqu'on intègre une inflation à 4 %, tout ce que l'on ne va pas faire aujourd'hui ne coûtera que 70 % dans 20 ans ou que 56% dans 30 ans. Autant ne pas investir tout de suite dans une PAC. Qu'est-ce que cela devient à la sortie ? On pondère tout cela par un jeu de calculette. L'option « collectif gaz » reste bonne. L' « absorption gaz » reste en 2ème position. La PAC en 3 ème position. La solution « individuel gaz » ne bouge pas (en 4 ème position). De même, l'individuel électrique reste en 5 ème position. Cela, c'est la vision que devrait avoir n'importe quelle personne dans son choix aujourd'hui. L' « individuel gaz » prend une claque quand même alors que l'on en met partout. C'est le « collectif gaz » qui améliore franchement la note... Tous ces calculs ont été faits sans fausser quoi que soit. Si l'on prend un écart plus fort : 2 % et 6 %, c'est à dire que le loyer de l'argent coûte un peu plus cher à un moment par exemple où le gouvernement veut serrer les prix pour juguler l'inflation. C'est à peu près les taux où les particuliers touchent leurs prêts . Un maître d'ouvrage est aidé par la Caisse des dépôts et bénéficie d'un taux de 4 %. Mais un particulier reste plutôt à 6 %. On a là une cohérence qui est davantage dans la mentalité des particuliers. On retrouve alors : 1/ le collectif gaz ; 2/ l'absorption gaz ; 3/ l'individuel gaz ; 4/ la PAC ; 5/ l'électrique. Le modèle convient à quelqu'un qui est un peu individualiste. Quand on change de registre simplement sur un taux bancaire - par exemple sur 1/3 de point sur le taux directeur -, cela n'a peu d'importance, mais quand cela atteint 2 points sur le taux directeur, donc sur le loyer de l'argent, cela peut inverser des choix. Puis, la figure peut être inversée. Il y a un événement international qui fait que l'inflation galope tandis que l'actualisation ne suit plus - c'est à dire le Gouverneur de la Banque de France n'a pas eu encore le temps de changer ses taux directeurs - période pendant laquelle tout un chacun peut se précipiter. Il n'est plus inférieur à 30, il est de 41. Là, il faut laisser le temps à sa place et tout faire pour ne pas avoir de dépenses à refaire en cours de route qui coûteront très chères: en période d'inflation, on s'endette. On revient là à l'ordre initial : collectif gaz / absorption gaz / Pac / individuel gaz et individuel électrique. Patrick Martin constate combien la PAC est condamnée pour l'instant par le prix de l'électricité nécessaire à pomper de l'eau. L'économiste part de l'idée que si l'on veut vraiment travailler sur des énergies nouvelles, sur d'autres sources d'énergie, il faut chercher des solutions susceptibles de niveler les choses. Avec une inflation à 2 %, l'actualisation à 4 % - soient les conditions d'aujourd'hui - et une électricité qui coûterait 2/3 de ce qu'elle coûte aujourd'hui, un calcul montre que le chauffage individuel gaz passe alors derrière la PAC. On est sur des études souvent très contextualisées. Par exemple, la « surabondance d'énergie thermique » qui caractérise Grenoble fait qu'il n'est pas intéressant d'y équiper les bâtiments avec des capteurs solaires. A l'échelle de la ville, la solution du photovoltaïque y représente un échec. Il se pose surtout un problème de tarification. Le prix d'achat par EDF de l'électricité produite par les capteurs est inférieure de 40 % à ce qui avait été annoncé, ce qui rend l'utilisation du photovoltaïque hors de toute atteinte d'équilibre, alors que celle-ci remplit ses objectifs dans le Bâtiment. En réhabilitation, cela marche aussi. C'est une chose que l'on peut faire... Il y a aussi le coût énergétique des matériaux. Il faut voir ce qu'ils coûtent en énergie. Sans une refonte des tarifications EDF, il sera difficile de sortir du choix de la solution gaz collective. A propos de tarificationPatrick Martin a rappelé la nature d'études assez récentes en lien avec Qualitel. L'une d'entre porte sur le compteur qui s'inscrit parmi les charges pénalisantes. Les bâtiments sont tellement isolés maintenant qu'il n'y a plus d'injustice liée aux vols de calories entre personnes qui ne se chauffent pas et celles qui se chauffent bien. La répartition en millième est en définitive plus juste, on est dans des questions à la limite d'une manière ou d'une autre. Par ailleurs, il y a toujours des compteurs qui tournent plus, un peu mieux que d'autres. sans oublier la question du loyer d'un compteur, quand il y a peu de débit. En terme de compartiment des individus, on ne supporte pas de payer des factures injustes, on n'est plus dans le domaine des charges que de l'énergie à vouloir économiser... Mais la question est posée de savoir si l'on fait plus attention quand on paye sa propre consommation. Dans le groupe de travail Qualitel, le cas de la consommation d'eau a été étudiée sur à peu près 1 000 logements. Des habitants ont été sensibilisés à l'observation de leur compteur individuel. La 1ère année, ils font attention. On constate une réduction significative de 20 %. La 2 ème année, il ne s'agit plus que de 10 %. Au bout de la 3ème année, il n'y a plus aucun effet. Le sursaut de civisme ne dure pas longtemps. On a là un échantillon des comportements du Français moyen pour lequel ces sensibilisations-là ne durent qu'un temps. Les jeux d'acteursLes relations entre architectes et BET au cours de la phase de conception des bâtiments : on sait que plus ou moins les systèmes ne rattrapent pas une conception complètement ratée. Pourrait avoir le ressenti et le vécu des équipes ? Pour prendre le cas du projet de Rouen, l'équipe a été constituée tôt et dans sa totalité. On n'aurait pu faire simple : Villa Urbaine Durable, c'est finalement plus proche de l'individuel que du collectif. En ce qui concerne le chauffage, on n'aurait pu se contenter du chauffage individuel gaz. On s'est dit : jusqu'où peut-on faire descendre le seuil de rentabilité d'un chauffage collectif alors que l'on n'est pas dans une configuration de logement collectif ni dans une configuration de logement individuel ? Il y a un travail à trois entités : GDF et l'architecte mettent tout à plat dans l'élaboration du projet avec l'entreprise qui s'implique beaucoup ici. C'est le pain quotidien des maîtres d'ouvre. Il n'existe pas d'opération pour laquelle on n'interroge pas le projet avec les techniques et l'on n'interroge pas les techniques par le projet. On doit repartir à chaque fois dans un parcours pédagogique, un peu formel. En même temps, c'est une attitude que l'on peut perdre, comme ces habitants que l'on cherche à sensibiliser à un compteur d'eau pour les apprendre à contrôler leur consommation. L'équipe comprend le maître d'ouvrage, le maître d'oeuvre, l'entreprise et les « conseils ». Si la demande a émergé de l'entreprise ici, l'architecte n'en façonne pas moins son projet avec des éléments objectifs, mettant vraiment sur la table beaucoup de questions. L'entreprise a elle-même une approche tout à fait didactique. Il y a réellement des échanges autour de tout ce qui touche à la construction. L'isolation extérieure a fait l'objet de discussion. Il y a un réel questionnement. C'est particulier comme fonctionnement. « Dans le cas de Quimper, le terrain appartient à la ville. Le précédent élu à l'urbanisme était de sensibilité verte et souhaitait voir un projet HQE sur ce terrain. On s'est rapproché d'une équipe de maîtrise d'oeuvre qui était sensible à la démarche HQE. On se connaissait déjà sur d'autres projets. » « L'équipe de maîtrise d'oeuvre et d'ingénierie réunie pour le projet de Creil reste la même que celle qui fit une opération LQCM. Ainsi le thermicien et le conseil en développement sont-ils très présents depuis assez longtemps pour que rien ne se fasse sans écouter leurs directives. » Mais attention, explique un participant dans la salle ! C'est intéressant d'avoir une équipe constituée qui fonctionne, etc, où en fait il y a un aller retour permanent entre le dessin de l'architecte et le calcul de l'ingénieur. Mais est-ce reproductible ? En règle générale, les équipes ne sont pas stables comme cela. L'architecte est choisi par concours. On trouve l'ingénierie selon les mandats que le maître d'ouvrage veut bien lui confier. On rencontre le problème aujourd'hui autour de la RT 2000 : il y a déjà des gens qui se posent la question. Et l'entreprise arrive encore là-dessus par des appels d'offres. Le paysage n'est donc pas aussi idyllique. Patrick Martin conclut sur l'idée que l'énergie n'est pas le seul levier de la qualité environnementaleElle appelle de toute façon une conception adaptée aux choix. Et la conception appelle un éclairage particulier sur les choix constructifs. On est déjà dans une synthèse. L'énergie prise isolément n'a pas beaucoup d'intérêt. Il faut la vivre avec le reste. Les études amorcées ont montré la difficulté d'élargir les choix énergétiques. On a envie de se brancher sur les tuyaux les plus proches, et parfois il est très difficile d'envisager autre chose que ces modes là d'énergie, lesquels ont aussi leur qualité. Par rapport à cela, on peut craindre, dans ce domaine là, que la qualité urbaine durable, finalement, développe des chaudières collectives gaz et des chaudières individuelles gaz, le débat se limitant alors à la question de quel type choisir : standard, basse température ou condensation ? Cela serait dommage. Il y a une incitation forte qui peut s'exprimer ainsi : « travaillez en coût global, essayez d'approfondir, donnez-vous des outils un peu plus efficaces, élargissez les choix ! ». Même s'il faut réduire ces choix à différentes formules à base de chaudière gaz individuelle ou collective : on peut travailler pour sélectionner la meilleure des solutions, une variante plausible, par exemple avec ou sans ballon, etc. Le champ expérimenté a beau se réduire alors, une voie d'approfondissement se dessine quand même, sans compter les études solaires qu'il faudrait encore greffer. Au delà de cet aller-retour entre choix d'énergie et conception, il y a la question sous-jacente du fonctionnement des équipes et des jeux d'acteurs qui mériterait d'être approfondie. A ce stade de développement, il est bon de garder une mémoire des choses, d'établir des compte-rendus pour noter qui fait quoi. On s'aperçoit que le projet s'est construit autour de telle intervention - par exemple, d'une entreprise qui est « moteur » ou d'un maître d'ouvrage - et il serait intéresssant de voir comment se développent ces différents jeux d'acteurs. En conclusionToute l'économie des ressources se resserre sur des solutions après de longues études. Une solution assez énergique, une solution traditionnelle. Ce n'est sans doute pas une erreur. Donnez-vous des outils un peu plus solides, pour assurer une réflexion sur l'énergie lors de la conception. La géothermieIl est vrai que la géothermie est relativement condamnée par les chiffres si les subventions ne viennent pas prendre pratiquement 100 % du surinvestissement. Mais pour le total de l'approche que font les uns et les autres, on attend les suites. A propos du gaz naturelLe gaz naturel qui s'adapte particulièrement bien aux qualités environnementales est encore une énergie abondante. Il est en effet aujourd'hui disponible en grande quantité. Les réserves en gaz sont supérieures à l'âge qu'aura le bâtiment. On estime à 70 ans les réserves de gaz naturel et on trouve chaque année plus de gaz naturel que l'on en consomme. En termes de HQE, la durabilité de cette énergie lui offre des belles perspectives. Elle a aussi été choisie pour la discrétion avec laquelle on peut la livrer, si l'on peut dire. Les canalisations sont enterrées principalement. Les systèmes de stockage et les systèmes d'exploitation - que ce soit une station de décompression ou un poste de livraison - s'intègrent assez bien à l'environnement. Autre paramètre effectivement important : le gaz naturel est une énergie fossile qui est principalement constituée de méthane et sa combustion dégage moins de CO2 que les autres énergies fossiles. A quoi s'ajoute une faible émission d'oxyde d'azote. On entre aussi dans ce dossier par l'angle de la viabilité économique. Le promoteur a besoin d'une opération qui se commercialise. En guise de bibliographie, on citera un ouvrage remarquable de Delmas sur le coût global. |
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