BILAN EFFECTUE PAR L'ENTREPRISE DORON

L’entreprise Doron a assuré la pose des cloisons-doublages sur l’opération de Valence. Excellente en terme d’amélioration des conditions de travail et de diminution de la pénibilité, la méthode expérimentée lui semblerait gagner en efficacité et en économie en planifiant les travaux à partir des niveaux supérieurs afin d’éviter les surplus.

" Lors de notre arrivée sur le site, 70% des colis étaient déjà livrés! "

Quel bilan retirez-vous de cette méthode d’approvisionnements?

Durant toute la période d’approvisionnement nous avons dû adapter nos cadences de livraisons, surtout aux derniers niveaux, afin de tenir compte des impératifs du maçon (murs pignons, problèmes d’échafaudages), et du charpentier (gêne constituée par les palettes lors de la mise en place des fermettes contre les voiles BA). Cette phase s’est bien déroulée grâce à la collaboration de notre négoce qui a su s’adapter aux problèmes de planning et de décalage de livraisons, ainsi qu’aux horaires imposés pour la livraison. En matière de transport, nous n’avons pas observé de surcoût par rapport à une opération classique, les camions étant pratiquement chargé au maximum de leur capacité. Nous n’avons constaté aucune détérioration de plaque liée aux chocs de manutention. Le surcoût global de cette méthode de gestion des approvisionnements est de 7,5% par rapport à un chantier théorique équivalent traité de manière " classique ". Cependant, les conditions de travail sont nettement améliorées et la réduction de la pénibilité est conséquente. Nous obtenons par ailleurs une vision plus globale du chantier, ainsi qu’une simplification des approvisionnements par l’intermédiaire de la grue.

Le bilan fait apparaître des plaques abîmées et des surplus qu’il a fallu évacuer

220 plaques ont été détériorées par les remontées d’humidité et n’ont pu être utilisées. Nous avions aussi sur-approvisionné les bâtiments, ce qui représentait environ quatre plaques de cloisons Placopan par appartement, soit 480 m2 de surplus. De même, vingt-cinq plaques de BA13 et trente-cinq carreaux de plâtre ont dû être évacués du bâtiment vers nos dépôts.

Quels sont les points à améliorer?

Le chantier a utilisé vingt types de palettes. Cette hétérogénéité a induit des surcoûts eux-mêmes générés par le choix de l’appartement comme cellule de référence. Il faudra s’orienter vers une autre typologie de cellule afin de mieux harmoniser les différents conditionnements (économies sensibles sur les matériaux, et stockage plus simple sur le chantier). De même, il serait nécessaire de rechercher une harmonisation des matériaux pour éviter les problèmes de réservations et d’approvisionnement différents. La palettisation spéciale et le houssage sont à améliorer pour mieux protéger les plaques. Par ailleurs, malgré la préparation plus fine du chantier, des déplacements de palettes ont été nécessaires pour effectuer le traçage. Les évacuations de matériaux en surplus ont entraîné des surcoûts de main d'œuvre supplémentaires : ces matériaux n’ont pu être réutilisés du fait de leur détérioration lors des manutentions et du stockage en pied d’immeuble avant leur réacheminement. Il faudrait aussi veiller à la période d’approvisionnement du chantier, les plaques de plâtre étant sensibles aux conditions d’hygrométrie. Il serait souhaitable qu’une telle opération puisse démarrer lors d’une période plus clémente, à savoir au printemps pour le début des approvisionnements.

Quel regard les ouvriers poseurs portent sur cette expérimentation?

Lors de notre arrivée sur le site, 70% des colis étaient déjà livrés. Ainsi, disposer de plusieurs appartements avec tous les matériaux nécessaires nous a permis de travailler sur différents niveaux pour la pose des doublages, pendant que les autres membres de l’équipe implantaient et préparaient le montage des cloisons. Par contre, entamer les travaux alors que le bâtiment n’était pas hors d’eau s’est avéré gênant pour le collage des doublages sur des murs qui n’étaient pas encore secs. Au début des travaux nous avons d’ailleurs constaté un nombre important de plaques de cloisons moisies dans les palettes, malgré leurs protections.

Travailler à partir des niveaux inférieurs de l’immeuble s’est révélé handicapant en raison du surplus de marchandise qu’il a fallu évacuer manuellement et que nous n’avons pu réutiliser. Commencer la pose à partir des niveaux supérieurs aurait au contraire permis de descendre le surplus au fur et à mesure. En approvisionnant à 50% le rez-de-chaussée, les surplus auraient ainsi été réutilisés et il aurait été plus facile de livrer le solde manuellement. La productivité et les conditions de travail en auraient été nettement améliorées.

Sur quelles tâches portent les gains de productivité?

Essentiellement dans la diminution des manutentions lourdes qui prennent beaucoup de temps. En outre, les ouvriers travaillent dans de meilleures conditions avec des matériaux à leur disposition. L’amélioration des conditions de travail, en particulier grâce à une optimisation de la répartition des palettes dans chaque module, a permis aux équipes un travail propre et mieux organisé.

En terme de conduite de travaux, des particularités émergent-elles?

Le conducteur de travaux opère un suivi plus rigoureux et plus minutieux au niveau de la phase d’approvisionnement, celle-ci s’avérant délicate au niveau du positionnement des palettes sur les dalles, le traçage n’étant pas toujours possible. La forte implication de notre conducteur en début de chantier est donc primordiale afin de sensibiliser l’équipe de l’entreprise de gros œuvre, responsable des opérations de distribution des colis. La réussite d’une procédure d’approvisionnement de ce type est en effet subordonnée à la qualité du chef de chantier du maçon qui joue un rôle pivot, à la fois dans la centralisation de l’information relative aux livraisons, mais aussi dans la réception des colis qu’il assume en totale autonomie.