CONCLUSIONS


En résumé, la démarche que nous proposons d'adopter pour l'analyse des stratégies d'entreprises repose sur l'hypothèse majeure que les formes de la compétition économique évoluent dans le temps et dans l'espace, et que la représentation et la construction des performances compétitives des entreprises sont largement dépendantes des caractéristiques sociales et institutionnelles de leur environnement.

A partir du moment où les mutations de marchés, la complexité des opérations et l'aiguisement de la concurrence ont mis à l'ordre du jour, dans la construction comme ailleurs, le principe d'une compétition qui ne se réduise pas au seul critère du prix mais qui intègre aussi la capacité à répondre aux exigences du client, la représentation économique de l'entreprise peut s'organiser autour du couple coût-valeur: la valeur est la richesse produite par l'entreprise, et le coût la richesse qu'elle consomme (Lorino 1991). La création de "valeur", c'est à dire non seulement de valeur ajoutée mais aussi de produit "valorisable" (combinant valeur utilité et valeur d'échange) sur le marché devient alors capitale aux stratégies de différenciation .

Mais le contenu de la " chaîne de valeur" conçu comme un enchaînement d'activités propres à alimenter telle ou telle stratégies compétitive, varie d'un secteur à l'autre, d'un pays à l'autre. D'autant plus que les règles présidant à l'organisation de la compétition varient elles aussi fortement. C'est pourquoi la démarche proposée s'organise autour de trois étapes:

  • analyser les stratégies concurrentielles développées par les entreprises dans le pays d'origine et les caractéristiques de la "chaîne de valeurs" qui les sous-tend.
  • les référer aux contraintes (ou aux opportunités) de l'environnement sectoriel national, ainsi qu'aux formes de contrôle que les entreprises sont ou non en mesure de déployer sur leur environnement.
  • confronter ces " compétences" acquises au niveau sectoriel et national, selon les règles du jeu appropriées, avec les termes de la compétition telles qu'ils se posent ou se construisent au niveau international.

Il s'agit là d'une démarche "idéale" qu'il n'est pas toujours aisé de réaliser , en particulier par manque d'informations. Du moins a -t-elle le mérite de délimiter le cadre problématique de préciser les enjeux théoriques et opérationnels qui s'organisent autour des "stratégies d'entreprises" et du dilemme compétition-coopération.