wpe6.jpg (28998 octets) améliorer la productivité par l'organisation


Maîtrise des délais

Du séquentiel sans le savoir ?
Éviter les malentendus


Maîtrise du délai
Planifier et respecter les échéances - Terminer les ouvrages à l’avancement par zones et bien du 1er coup

  • Établir planning Gros œuvre détaillé

  • Établir plan de rotation,

  • Planifier le choix des procédés constructifs

  • Établir le plan de rotation

  • Gérer les approvisionnements,

  • Organiser les chantiers avec une équipe de conducteurs de travaux en binôme,

  • Définition précise des tâches: établir carnet de modes opératoires des tâches à réaliser (principe des gammes d’usinage en industrie)

  • Identifier les équipes sur chantier:

  • Équipe Décoffrage

  • Équipe Mise en place panneau coffrage

  • Ferraillage

  • Réglage – Coffrage

  • Coulage

  • Diminuer les temps d’apprentissage et les temps d’attente d’instructions par une spécialisation des tâches ; pour diminuer les attentes d’instructions, il faut compléter la formation des salariés pour les rendre autonomes

Maîtriser les délais demande également un investissement temps en amont, par l’établissement de documents "classiques" tels que le planning gros œuvre détaillé et le plan de rotation, mais aussi en anticipant sur des événements qui passent généralement comme étant inhérents à un chantier de bâtiment, comme les "points critiques" ou les exigences implicites du client. Deux outils permettent cette anticipation : le planning par séquence et par zone, et le planning d’information et de décision des donneurs d’ordre.


Du séquentiel sans le savoir ?

Le planning par séquence et par zones intègre les séquences critiques du gros œuvre et du second œuvre, et des interfaces (séchage de la chape et des planchers pour la pose de parquets, par exemple). "Il faut travailler sur ce qui pose problème".

"Il faudra aussi qu’on pousse le raisonnement sur la notion de tâche critique : les murs qui sont indispensables le lendemain, ceux qui ne le sont pas. Et qu’on apprenne à limiter les facteurs aléatoires - ce qui est difficile quand on est en phase de fondations - en particulier en ce qui concerne la gestion des approvisionnements". La question du béton est essentielle : "pour être autonome, un chantier doit disposer d’une centrale à béton ; si on se fait livrer, on a le choix : on convoque le béton une heure avant qu’on en ait besoin ; si le béton est à l’heure, c’est le fournisseur qui attend, s’il est en retard il est à l’heure. Plus on prépare en amont, plus on maîtrise ; c’est difficile de responsabiliser les compagnons, c’est aussi un travail sur les mentalités. Bien maîtriser le chantier, c’est prévenir les conflits qui apparaissent plus tard sur le plateau de travail, qui souvent nous étonnent, mais dont il faut tenir compte."

Sur le chantier, on ne parle pas de séquentiel : "On n’a pas pu, il faudrait introduire de la polyvalence, et on ne l’a pas. Ce n’est pas vers la polyvalence des ouvriers que l’on va, mais vers un système qui redistribue les interfaces". Cette redistribution amène, par exemple, les plaquistes à prendre en charge les descentes dans les cloisons : "Il y a aussi un problème de responsabilité, du fait qu’il y a de plus en plus d’incorporations" La tendance semble être d’aller vers une plus grande décomposition des tâches, plus séquentielle, permettant de mieux maîtriser le nombre d’heures travaillées et la durée de réalisation de chaque ouvrage. Pour le conducteur de travaux, il conviendrait de plus spécialiser les équipes sur des tâches élargies, tout en s’assurant d’une bonne polyvalence à l’intérieur des équipes : il envisage cette organisation sur le modèle de la polyvalence dans l’industrie.

L’objectif de la démarche est clair : faire bien du premier coup. Ne pas avoir à revenir sur une tâche. "Quand les sous-sols ont été finis, qu’on n’ait plus à y revenir. On a même tâché de faire les sous-sols le plus vite possible. Pourquoi ? Parce que plus le chantier avance, plus il y a de choses à faire, on s’affaire partout à la fois, même un mois avant la réception. La réception des sous-sols a été faite, de même les logements seront ensuite réceptionnés par paquets". Ce "bien du premier coup" ressemble fort à ce qui sous-tend la démarche séquentielle… Une manière de gagner des heures qui restent perdues dans la masse globale du temps de travail sur un chantier. "Comme méthode, ça comprime les délais, et en termes de productivité, c’est miraculeux", commente Yannick Thévenin (conducteur de travaux). Par rapport aux chantiers de comparaison, le planning par séquence et par zone, y compris pour les entreprises sous-traitantes, et la pré-réception des ouvrages semblent être les points forts de la maîtrise des délais.


Éviter les malentendus

"Ce que l’on veut éviter, c’est en permanence de démolir ce qu’on a fait, en ayant anticipé à tort sur la demande supposée du client". Il arrive que le maître d’ouvrage tarde à formuler la précision nécessaire, à donner ses directives, parce qu’il est lui-même pris dans des circuits décisionnels qui prennent du temps… ce qui induit soit des reproches a posteriori pour une décision mal à propos, soit des retards dans la réalisation des tâches. Tentatives de remèdes : un calendrier des dates butoirs, mais aussi un ordre du jour de première réunion de chantier qui pose immédiatement les "questions qui fâchent" : "On évite ainsi d’avoir à réagir à un événement, on a tout fait pour voir venir, on obtient tout de suite l’information qui aurait demandé plusieurs jours pour nous revenir, et puis ça donne confiance à l’interlocuteur : c’est pourquoi on a établi un condensé des questions à poser à la première réunion de chantier". Un "condensé" de plusieurs pages qui concerne la sécurité, un calendrier qui va de l’ordre de service à la réception, l’organisation administrative, les travaux, la qualité…