améliorer
la productivité par l'organisation
Maîtrise de
la sécurité
Regard
extérieur
Ôter toute valeur à la prise
de risques
Instituer
un tutorat
Investir
du temps pour en gagner
Formaliser
le lien entre tâche et sécurité
Maîtrise de la sécurité
Ce qui concourt à la sécurité (notamment l’ordre
et propreté, zéro accident du travail) concourt à l’organisation
et à la productivité |
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Utiliser le guide d’élaboration du PPSPS,
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Intégrer, dans le PPSPS, les modes opératoires
spécifiques
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Procéder à une revue d’organisation au démarrage de
chantier
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Procéder à une revue de sécurité par mois
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Procéder à une vidéoscopie par trimestre
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S’inscrire dans le règlement du concours sécurité
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Si accident du travail, procéder à un arbre des causes
pour progresser dans l’identification des risques,
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Désigner et former, notamment, un tuteur accueil
(personne chargée de la formation et de l’information des
salariés temporaire et des nouveaux embauchés).
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La question de la sécurité a été intégrée dans
la culture d’entreprise comme une priorité. S’il est évident que l’investissement
en matière de sécurité vise à réduire les accidents du travail, il
est vrai qu’il doit permettre aussi de gagner du temps, globalement
sur le chantier et dans l’entreprise. Document de base de la démarche
sécurité, le guide d’élaboration du PPSPS (Plan particulier de
sécurité et de protection de la santé), dresse la liste, dans les
moindres détails, de tout ce qui concerne la santé et la
sécurité : les installations, les affichages, les secours, les
phases du chantier, les contrôles, les consignes au grutier…
Regard
extérieur
La question de la sécurité est intégrée à la vie
des chantiers de manière déjà ancienne, à travers la revue de
sécurité et les vidéoscopies. La revue de sécurité donne lieu à
un affichage auquel chacun peut se référer. La vidéoscopie – un
film " brut " tourné par un formateur
" sécurité " sur chantier et montré dès le
lendemain matin à l’ensemble des équipes, et plus particulièrement
aux ouvriers saisis en situation de risque – permet, par l’image, d’analyser
les dangers, de définir au plus près des stratégies de prévention.
Ces vidéoscopies, réalisées par une personne extérieure à l’entreprise,
perçue comme impartiale et objective, éloignée des enjeux et des
rapports de forces internes, amènent les compagnons à débattre, à
"dire ce qu’ils n’osent pas dire". D’où l’idée,
sur le chantier I-J, d’innover en adjoignant à la revue de
sécurité un regard lui aussi extérieur, qui n’a pas provoqué de
retour désagréable de la part des équipes. La valeur ajoutée d’une
personne extérieure (de la CRAM) est aussi d’étendre la question de
la sécurité aux corps d’état de second œuvre, de proposer une
vision plus généraliste du chantier.
Ôter
toute valeur à la prise de risques
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Cet accent mis sur la sécurité est familier aux
équipes, et les revues de sécurité permettent d’attribuer une
"coupe" désormais perçue comme valorisante, pas tant parce
qu’elle est assortie d’un bon d’achat de 350 F que parce qu’elle
est vécue comme un honneur – ce qui, dans un milieu fortement marqué
par les valeurs traditionnelles de la virilité (prendre des risques, ne
pas avoir peur, ne pas passer pour une mauviette…) est en soi un
remarquable retournement : l’émulation porte sur le respect des
mesures de prévention et de précaution, pas sur la transgression des
consignes.
Les
quatre accidents du travail sur le chantier, dont trois ont
donné lieu à un arbre des causes (réalisé en dehors de l’encadrement
de chantier, par un intervenant extérieur) d’une part
étaient bénins, d’autre part avaient pour victimes quatre
jeunes entrés dans la profession depuis moins de trois mois.
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concours
sécurité
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arbre des causes
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Instituer
un tutorat
Ce point recoupe une autre innovation du
chantier : il était prévu, pour renforcer la prévention et
diminuer les temps d’apprentissage des nouveaux (quatre apprentis et
un nouvel intérimaire), de créer une fonction de tutorat en matière d’accueil :
un ouvrier expérimenté devait prendre du temps pour indiquer les
caractéristiques du chantier et les précautions à prendre. Cette
fonction a été partiellement remplie… faute de temps : il a
été possible de dégager une heure par nouvel arrivant, ce qui est
probablement insuffisant. L’urgence du chantier a amené à réduire
la fonction accueil-tutorat : l’idée était trop neuve, et faire
appel à la seule expérience d’un tuteur ne suffit pas. L’entreprise
reconnaît qu’il s’est agi d’une initiative balbutiante, et que l’accueil,
comme toute autre tâche, doit faire l’objet d’une vraie formation.
La réalisation d’un document d’accueil est un début, qu’il va s’agir
maintenant de développer.
Investir
du temps pour en gagner
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On peut ici remarquer que l’investissement
"temps" destiné à réduire les dysfonctionnements "chronophages"
du chantier a réussi là où l’entreprise avait déjà investi,
réfléchi, expérimenté, et exige un surcroît de réflexion et d’initiatives
quand il s’agit de mettre en place une procédure innovante. La revue
d'organisation, par exemple, s'attache à formuler les exigences dans
des termes simples, compréhensibles par tous sur le chantier. Elle
avait d'abord été imaginée pur les chantiers de réhabilitation, et
elle a été adaptée au neuf pour le chantier I-J.
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la revue
d'organisation (extrait)
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Formaliser
le lien entre tâche et sécurité
Le PPSPS intègre, pour chaque phase du chantier, la
liste des tâches, et vérifie que les fiches descriptives des tâches
figurent bien, sur chantier, dans le classeur du chef de chantier. Reste
le problème des imprévus, des tâches non standard, pour lesquelles n’existe
pas de fiche descriptive : le cas s’est présenté, sur le
chantier I-J, avec les retombées de balcons : l’encorbellement
de 25 cm n’était pas prévues. Pour le conducteur de travaux, la
référence aux fiches signifie que l’ouvrage est entré dans un
standard de ce que sait faire l’entreprise : "Il faut savoir
ce que l’on construit, et intégrer les nouveautés comme standards
dans les manuels de procédures. Standardisons, mais faisons évoluer
les standards. Un ouvrage correctement défini, c’est du temps gagné,
même s’il faut trancher, prendre une décision technique qui remette
en question le programme, la prendre sur chantier." Cela a été
vrai pour les corniches des balcons, de même que pour des cheminements
en sous-sol et la pose de poutres sur des verticaux.
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