wpe6.jpg (28998 octets) améliorer la productivité par l'organisation


Maîtrise de la sécurité

Regard extérieur
Ôter toute valeur à la prise de risques
Instituer un tutorat
Investir du temps pour en gagner
Formaliser le lien entre tâche et sécurité


Maîtrise de la sécurité

Ce qui concourt à la sécurité (notamment l’ordre et propreté, zéro accident du travail) concourt à l’organisation et à la productivité

  • Utiliser le guide d’élaboration du PPSPS,

  • Intégrer, dans le PPSPS, les modes opératoires spécifiques

  • Procéder à une revue d’organisation au démarrage de chantier

  • Procéder à une revue de sécurité par mois

  • Procéder à une vidéoscopie par trimestre

  • S’inscrire dans le règlement du concours sécurité

  • Si accident du travail, procéder à un arbre des causes pour progresser dans l’identification des risques,

  • Désigner et former, notamment, un tuteur accueil (personne chargée de la formation et de l’information des salariés temporaire et des nouveaux embauchés).

La question de la sécurité a été intégrée dans la culture d’entreprise comme une priorité. S’il est évident que l’investissement en matière de sécurité vise à réduire les accidents du travail, il est vrai qu’il doit permettre aussi de gagner du temps, globalement sur le chantier et dans l’entreprise. Document de base de la démarche sécurité, le guide d’élaboration du PPSPS (Plan particulier de sécurité et de protection de la santé), dresse la liste, dans les moindres détails, de tout ce qui concerne la santé et la sécurité : les installations, les affichages, les secours, les phases du chantier, les contrôles, les consignes au grutier…


Regard extérieur

La question de la sécurité est intégrée à la vie des chantiers de manière déjà ancienne, à travers la revue de sécurité et les vidéoscopies. La revue de sécurité donne lieu à un affichage auquel chacun peut se référer. La vidéoscopie – un film " brut " tourné par un formateur " sécurité " sur chantier et montré dès le lendemain matin à l’ensemble des équipes, et plus particulièrement aux ouvriers saisis en situation de risque – permet, par l’image, d’analyser les dangers, de définir au plus près des stratégies de prévention. Ces vidéoscopies, réalisées par une personne extérieure à l’entreprise, perçue comme impartiale et objective, éloignée des enjeux et des rapports de forces internes, amènent les compagnons à débattre, à "dire ce qu’ils n’osent pas dire". D’où l’idée, sur le chantier I-J, d’innover en adjoignant à la revue de sécurité un regard lui aussi extérieur, qui n’a pas provoqué de retour désagréable de la part des équipes. La valeur ajoutée d’une personne extérieure (de la CRAM) est aussi d’étendre la question de la sécurité aux corps d’état de second œuvre, de proposer une vision plus généraliste du chantier.


Ôter toute valeur à la prise de risques

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Cet accent mis sur la sécurité est familier aux équipes, et les revues de sécurité permettent d’attribuer une "coupe" désormais perçue comme valorisante, pas tant parce qu’elle est assortie d’un bon d’achat de 350 F que parce qu’elle est vécue comme un honneur – ce qui, dans un milieu fortement marqué par les valeurs traditionnelles de la virilité (prendre des risques, ne pas avoir peur, ne pas passer pour une mauviette…) est en soi un remarquable retournement : l’émulation porte sur le respect des mesures de prévention et de précaution, pas sur la transgression des consignes.

Les quatre accidents du travail sur le chantier, dont trois ont donné lieu à un arbre des causes (réalisé en dehors de l’encadrement de chantier, par un intervenant extérieur) d’une part étaient bénins, d’autre part avaient pour victimes quatre jeunes entrés dans la profession depuis moins de trois mois.

concours sécurité

arbre des causes


Instituer un tutorat

Ce point recoupe une autre innovation du chantier : il était prévu, pour renforcer la prévention et diminuer les temps d’apprentissage des nouveaux (quatre apprentis et un nouvel intérimaire), de créer une fonction de tutorat en matière d’accueil : un ouvrier expérimenté devait prendre du temps pour indiquer les caractéristiques du chantier et les précautions à prendre. Cette fonction a été partiellement remplie… faute de temps : il a été possible de dégager une heure par nouvel arrivant, ce qui est probablement insuffisant. L’urgence du chantier a amené à réduire la fonction accueil-tutorat : l’idée était trop neuve, et faire appel à la seule expérience d’un tuteur ne suffit pas. L’entreprise reconnaît qu’il s’est agi d’une initiative balbutiante, et que l’accueil, comme toute autre tâche, doit faire l’objet d’une vraie formation. La réalisation d’un document d’accueil est un début, qu’il va s’agir maintenant de développer.


Investir du temps pour en gagner

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On peut ici remarquer que l’investissement "temps" destiné à réduire les dysfonctionnements "chronophages" du chantier a réussi là où l’entreprise avait déjà investi, réfléchi, expérimenté, et exige un surcroît de réflexion et d’initiatives quand il s’agit de mettre en place une procédure innovante. La revue d'organisation, par exemple, s'attache à formuler les exigences dans des termes simples, compréhensibles par tous sur le chantier. Elle avait d'abord été imaginée pur les chantiers de réhabilitation, et elle a été adaptée au neuf pour le chantier I-J. 

la revue d'organisation (extrait)


Formaliser le lien entre tâche et sécurité

Le PPSPS intègre, pour chaque phase du chantier, la liste des tâches, et vérifie que les fiches descriptives des tâches figurent bien, sur chantier, dans le classeur du chef de chantier. Reste le problème des imprévus, des tâches non standard, pour lesquelles n’existe pas de fiche descriptive : le cas s’est présenté, sur le chantier I-J, avec les retombées de balcons : l’encorbellement de 25 cm n’était pas prévues. Pour le conducteur de travaux, la référence aux fiches signifie que l’ouvrage est entré dans un standard de ce que sait faire l’entreprise : "Il faut savoir ce que l’on construit, et intégrer les nouveautés comme standards dans les manuels de procédures. Standardisons, mais faisons évoluer les standards. Un ouvrage correctement défini, c’est du temps gagné, même s’il faut trancher, prendre une décision technique qui remette en question le programme, la prendre sur chantier." Cela a été vrai pour les corniches des balcons, de même que pour des cheminements en sous-sol et la pose de poutres sur des verticaux.